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dimanche 26 août 2012

Etre maigre ou ne pas être

Premier billet coup de gueule. Contre la société, le monde de la mode, les médias. Contre cette sale mentalité ambiante qui contraint les femmes à être maigre pour avoir l'impression d'être désirable.

Voici une des photos de la campagne "Comptoir des Cotonniers":

Y a rien qui vous choque sur cette photo?

Je ne critique pas la maigreur, bien au contraire, chacun est comme il est, chacun fait comme il peut. Je critique un système qui érige la maigreur comme modèle de beauté et de santé. Une société qui voit tout au travers du prisme de la maigreur.

Hier au restaurant:

" - Mais qu'elle est belle cette petite! Qu'elle est fine!"

Ok, donc si elle était ronde, grosse, elle serait quoi? Moche. CQFD.

J'ai grandi dans une famille où chaque kilo en trop, chaque parcelle de graisse est un ennemi. Dès que j'ai eu 6 ans, je me suis sentie grosse, à cause de mon visage rond, de réflexions entendues par ci par là, alors qu'objectivement je ne l'étais pas. Le problème c'est que je me suis construite avec ce "poids", avec cette image déformée de moi. J'ai donc fait des régimes, tôt. Tous. La soupe au choux, le régime équilibré, les sachets protéinés, le régime "pomme", le régime dissocié. D'une gamine normale je suis devenue une adolescente un peu trop ronde, mais surtout complexée. Comment pourrais-je être aimée, acceptée, alors que famille et société n'aiment pas le gros? Sont dans la HAINE du gros? Outre l'effet dévastateur des régimes sur mon poids (yoyo) et sur mon psychisme (problèmes du comportement alimentaire) j'ai quand même toujours plus ou moins réussi à rester "normale". Soixante kilos pour 1m68. Malgré cela, je me voyais toujours comme le vilain PETIT gros canard. Mal en maillot, mal jupe, mal en groupe. Mal tout court...

Le gros n'est pas un raté, un fainéant qui mangerait à longueur de journée et qui serait gros par manque de volonté comme on l'entend souvent. Le gros est déjà en souffrance parce que rejeté. Peu importe la raison de son surpoids. Certainement la faute à la génétique, à la médecine, à la société, aux émotions, à pas de chance. Quoi qu'il en soit les régimes qu'on leur prescrit n'arrangent rien et les enferment dans des troubles du comportement alimentaire (restriction cognitive*), voire dans l'anorexie ou la boulimie.

Bref, comment je m'en suis sortie moi? Alors d'abord je suis tombée enceinte. Je me suis autorisé à manger tout ce que je m'interdisais jusqu'alors, les "mauvais" aliments. J'ai dévoré, je me suis empiffrée, remplie, bafrée, engloutissant toutes mes restrictions et frustrations passées. Le Nutella? Allons-y, deux pots, gogogogogo. Les fraises Tagada? Que nenni: les fraises mais aussi les bananes, les Chamalows, les cocas. Le Mc Do? En perfusion messieurs dames.

Résultats des courses: Je me suis arrêtée de compter à +25. J'ai pris 9 kilos en allaitant. Je suis devenue grosse, VRAIMENT grosse. 

 L'avantage quand vous vous êtes toujours sentie grosse, c'est que quand vous l'êtes vraiment, vous ne sentez pas de grande différence. Effectivement, les jeans chez H&M, vous les oubliez en taille 29. Vous vous dirigez toute penaud vers le rayon grandes tailles en vous demandant combien de X vous allez devoir prendre devant le L pour être à l'aise.

Le temps est passé. Un soutien sans faille de mon amour et la découverte de Jean-Philipe Zermati* m'a libérée de tout ça. Je mange ce que je veux à ma faim sans culpabiliser. Pour la première fois de ma vie j'ai envie de salade, de poisson, de légumes, alors qu'avant ils ne représentaient que tout ce que je détestais puisqu'ils étaient les seuls aliments que j'avais le droit de manger. Je me rends compte que je n'aime pas tant les gâteaux que ça. Que je peux me passer de dessert sans regret quand je suis repue. Que j'ai besoin de peu en fait. 

Finalement, j'ai perdu 12 kilos depuis l'année dernière dont 4 depuis que je suis enceinte. Je suis à 16SA, je ne manque de rien, je mange de tout. Je suis toujours un peu grosse mais je me sens belle et épanouie. La valeur de quelqu'un ne se mesure pas à son 36. Non non, je te jure.

Je suis heureuse. Libérée.


* Plus d'infos sur le site: http://www.gros.org

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